Cette exposition vous invite à découvrir la vie et l’époque du poète national, Alexis Oswald Durand.
Il épouse en 1862, Virginie Sampeur une institutrice de renom et poétesse de talent. Les liens matrimoniaux sont rompus 8 ans plus tard. Il se remariera, un mois plus tard, avec Rose-Thérèse Lescot, dont il divorcera aussi. Mais, celui qui se disait le jardinier de toutes les fleurs eut bien d'autres femmes, d'autres enfants. Marie-Philomène, née de Joséphine Pétigny, Jean-Charles Fernand, d'Annela Sévère...
Ecoutez : L’abandonnée de Virginie Sampeur lu par: Tara
Oswald Durand se rend à Port-au-Prince sous le conseil de son mentor littéraire et politique Demesvar Delorme.
Il est haut fonctionnaire (secrétaire du Conseil des Ministres en 1868 sous le gouvernement du Président Salnave). Son mentor politique et littéraire sera l'écrivain et politicien du Cap-Haïtien, Demesvar Delorme, avec lequel il collabore dans différentes publications, dont le journal L’Avenir.
En 1872, Oswald Durand comme patriote haïtien s'indigne de l'imposition par des bateaux allemands d'une indemnité imposée à Haïti et de l'insulte faite au drapeau haïtien par le capitaine Bastch de la marine impériale allemande. Vingt-cinq ans plus tard, en 1897, quand les Allemands refirent des leurs, la capitulation du président Sam dans l’Affaire Lüders inspira au poète, son célèbre poème «Ces Allemands ».
En 1888, Durand concrétise l’un de ses plus grands rêves, celui d’aller en France. Il est reçu en triomphe à la Société des gens de lettres par le célèbre poète et dramaturge François Coppée avec lequel il se lie d'amitié.
Il rencontre à Paris, Benito Sylvain, un des pères du panafricanisme et collabore dans son journal, La Fraternité.
Avec détermination et courage, il entreprend des activités politiques et littéraires intenses. Son poème Chant national est devenu l’hymne présidentiel du pays.
Quand nos Aïeux brisèrent leurs entraves, également désigné sous le titre de Chant national puis Hymne présidentiel, est une marche qui a servi d'hymne national d'Haïti de 1893 à 1904. Remplacée par La Dessalinienne comme hymne national, ce chant demeure toutefois l'un des trois hymnes protocolaires officiels du pays.
La musique est composée par Occide Jeanty, que l’on voit ici avec l’orchestre du palais qu’il dirigeait.
En 1883, il connaît la prison pour ses idées politiques sous le gouvernement du Président Légitime . C’est là, dit-on, dans un cachot du Cap, qu’il écrit son célèbre poème en créole, Choucoune, inspiré par une nouvelle amante, Marie Noël Bélizaire.
Mise en musique par Michel Mauléart Monton, cette chanson a acquis pour les Haïtiens le statut de second hymne national. Adaptée en anglais sous le titre Yellow Bird et popularisée notamment par Harry Belafonte, elle a littéralement fait le tour du monde.
Ecoutez : Choucoune (instrumentale)
Arrangement - Jacques Kuba Séguin
Visionnez Choucone
Ce n’est qu’en 1896 qu’Oswald Durand réunit les poèmes qu’il avait donnés aux journaux pendant vingt ans, dans deux volumes intitulés Rires et pleurs. Il y chante l'amour, la mélancolie, les payses, la patrie, les prouesses des héros de l'Indépendance nationale, la nature bigarrée d'Haïti, les monts verdoyants, les ruisseaux aux ondes bleues, les oiseaux railleurs, les fruits succulents, les pins aux silhouettes fatales, le palmiste vaillant, les cocotiers géants des plaines et des monts. Oswald Durand est considéré par certains comme le poète de l’amour.
Ecoutez : Le Fils du Noir - lu par Gilles-Claude Thériault
L'année 1905 est retenue pour célébrer le poète sur tout le territoire national. Cependant, au cours de cette même année, Oswald Durand n'a pas d'économies et est au bord de la gêne.
Le 25 août 1905, le ministre des Finances du Président Nord-Alexis, Frédéric Marcelin, porte la Chambre des députes à voter une rente viagère de 225 gourdes à celui qui est considéré comme le poète national.
Parmi les descendants d'Oswald Durand, plusieurs se sont illustrés dans les domaines culturels (dans l'ordre de gauche à droite):